La recherche d’un coupable

Trouver un coupable. Face à l’injustice, nous traversons une phase où nous tentons de trouver sur quoi et sur qui déverser notre colère.

Questions omniprésentes : « Qu’ai-je fait pour vivre cela ? Pourquoi lui ? Pourquoi nous ? Pourquoi moi ? Pourquoi cette souffrance ? Pourquoi pas les autres ?»

Le coupable se trouvait-il dans ma famille ? Dans ma belle-famille ? Dans nos gênes ? Dans nos mémoires cellulaires ou dans nos mémoires transgénérationnelles ?

Dieu était-il coupable ? Pendant longtemps, je me suis détournée des lieux de culte, des images pieuses. Je refusais par exemple, lors de vacances, de visiter une église. Dieu n’avait pas répondu à mes prières, donc je l’ignorais. Je lui en voulais.

Pourquoi avoir créé des êtres humains si bien constitués et à la fois si fragiles ? Pourquoi de tels maux sur terre ?

Pourquoi n’avais-je pas été malade à sa place ?

Peut-on trouver du réconfort dans de plus grands malheurs que les siens ? J’aurais tellement aimé être la seule à vivre ce traumatisme. Mais la vie sur terre n’est pas toujours idyllique.

Face à des râleurs chroniques, des plaintes du quotidien, la première réaction est de s’énerver, de leur en vouloir, puis finalement, après réflexion, se dire que s’ils se plaignent pour peu, c’est qu’ils n’ont rien connu de pire. » (La première fois que je me suis surprise moi-même à râler pour pas grand-chose, j’ai essayé d’en tirer profit en me disant que je devais aller quand même un peu mieux.)

Des questions sans réponses, longtemps, jusqu’à ce que j’essaie de trouver des raisons à vivre cette vie. Le chemin a été long.

Mais longtemps cette question m’a taraudée : « Y a t-il un coupable ? »