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​« Encrer » ses maux

Encrer ses maux

Envie d’écrire en gestation

​J’ai pensé encrer mes maux de vie, mes souffrances pendant plus de 10 ans. Les phrases affluaient naturellement lors de mes nuits blanchâtres, et ne refluaient pas le matin. Elles restaient dans ma mémoire. J’en ai imaginé des textes, des canevas de textes ! Je les ai peaufinés maintes fois sans avoir l’assurance qu’ils verraient le jour sous le rythme de mes doigts, prenant vie de l’encre fictive d’un clavier numérique.

Et donc, le matin, réveil, pas de troubles mnésiques, mais un retour aux rituels matinaux, à la quotidienneté de la vie. Je n’écrivais pas les mots sur du papier. C’est mon cerveau qui retenait mes textes dans une réserve d’encre de plus en plus conséquente. Préparation future, gestation d’une dizaine d’années avant d’aboutir à leur naissance numérisée. Afin d’expliquer cette grossesse prolongée, je pouvais incriminer le travail, les horaires, certes, mais j’étais bien consciente qu’il s’agissait aussi d’une fuite. Passer à l’acte d’écrire représente un pas à franchir plutôt ardu. Création mentale d’obstacles multiples. La peur, comme toujours s’intègre dans ce processus : peur d’être face à soi-même, de revivre ses douleurs en témoignant, peur du jugement des autres.

Oser écrire sa vie

Petit à petit, on se rend compte, malgré tout, que le moment est venu. Il a suffi qu’un petit grain vienne s’insinuer dans mon immuabilité pour que mon cerveau ait enfin les contractions désirées. Le petit grain peut prendre la forme d’un élément extérieur, d’un évènement déclencheur, d’une personne…

Depuis longtemps j’avais lu que l’écriture permet de mettre à plat nos pensées.

Alors je me suis lancée. J’ai osé écrire, me déshabiller, ôter la pudeur que l’on peut ressentir à exposer ainsi sa vie. J’ai tenté d’identifier mes émotions, de les exprimer, de faire en sorte qu’elles soient plus claires.

Osez l’écriture. Osez poser vos problèmes, les dire avec tous les mots qui vous viennent à l’esprit, sans forcément réfléchir. Faites sortir les mots de votre tête, de votre corps. Même si les phrases ne vous paraissent pas correctes, même si votre orthographe n’est pas au point. Cela n’a aucun intérêt. Ce qui est important, c’est de ressentir vos émotions, de réaliser que vous avez réussi à exprimer votre état psychologique, nerveux, mental.

Ecrire nous enlève une certaine forme de compression. Au fur et à mesure, des bienfaits se feront ressentir. C’est d’autant plus important si vous ne pouvez pas partager vos sentiments avec votre entourage.

J’écris pour vivre un accouchement long et lent de mon histoire, pour la partager, pour en faire une force commune, une force à partager avec vous. Puissions-nous nous dire que nous ne sommes pas seuls.  

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